Monday, December 09, 2024

Une solution pour le futur





(1:50)
Les Brigandes - Entrez dans le clan (bande-annonce)


Inspiré par la démarche clanique des Brigandes (une solution pour le futur), Thierry Dumas, président de l'association Hérault Activité, a décidé de produire leur long métrage.


Ce film tourné sur une période de 6 mois, permet de découvrir :


- Un "mode de vie en retrait d’un monde envahi par la technologie et dévoré par l’individualisme :


- Une grande famille qui résiste à l’oppression en puisant ses forces dans la spiritualité, le partage et l’entraide.


"Depuis février 2015, le groupe musical « Les Brigandes » s'est fait connaître sur Internet et dans les médias. Par des vidéos, et surtout par leurs chansons contestataires et provocatrices, les Brigandes ont acquis une notoriété internationale, en marge du système culturel de l'ordre établi.

Inquiets de l'impact grandissant de ces chansonnettes subversives, de nombreux ennemis se sont levés pour décrédibiliser le groupe musical. Si les accusations de racisme et d'antisémitisme sont tombées à l'eau, l'attaque la plus pernicieuse fut l'accusation de « mouvement sectaire » avec un « gourou » en prime. [...]

Organe de combat médiatique

(...) c'est uniquement grâce à notre mode de vie communautaire que nous avons pu déployer l'énergie nécessaire pour constituer un organe de combat médiatique tel que les Brigandes. Nous balayons les calomnies et les sobriquets de « secte » et de « gourou » avec la plus arrogante indifférence. Nous sommes, malheureusement pour nos ennemis, trop sérieux pour nous inquiéter de ce que les abrutis des médias tenus par l'élite financière pensent et disent de nous. Nous savons que la vraie secte hostile au peuple français a son siège rue Cadet à Paris, et que ses adeptes dociles s'expriment quotidiennement dans tous les ministères. Si nous semblons nous amuser à faire du rock'n'roll, c'est simplement que nous étions là au bon moment, avec les bonnes personnes, pour faire résonner en France un message de contestation générale.

Contre l'oligarchie mondialiste

(...) nous désirons réunir ceux qui ont le même adversaire que nous : l'ennemi du genre humain et de son Esprit. Aujourd'hui, cet ennemi se manifeste dans l'oligarchie mondialiste qui décide de l'avenir des masses. Cette caste se compose des grandes dynasties princières et financières internationales, ainsi que de certains groupes occultes comme la Compagnie de Jésus qui n'ont qu'un but : conserver et accroître leur pouvoir. Dans cette optique, toute cette clique semble relativement unie. Par l'argent, ils forment des groupes de pressions financières au moyen des-quels ils contrôlent les réseaux politiques, les médias, le show business et bien d'autres filiales plus obscures mais toutes aussi rentables. Pour asseoir leur pouvoir, ils ont détruit les cultures. abruti les peuples, acheté les nations, anéanti les monarchies réfractaires, saccagé la nature... et ils sont bien loin d'en avoir fini.

Depuis plusieurs décennies, une abondante documentation existe sur les tenants réels du pouvoir. Il est à peine caché que cette oligarchie est à l’œuvre, et que le mondialisme est son rêve de domination absolue. [...]

Destruction de l'Homme pensant et sa mutation en robot consommateur

Celui qui croit encore dans la vérité officielle et refuse d'enquêter sérieusement pour savoir qui nous gouverne vraiment, et dans quelle direction, celui-là mérite ses chefs mafieux. Ainsi nous considérons que toute personne qui prône le mondialisme économique et politique, voire religieux, est criminelle, car elle livre le peuple à la volonté de domination de cette oligarchie malfaisante. Le prix de ce pouvoir mondial est la destruction de l'Homme pensant et sa mutation en robot consommateur. Telle est la prise de conscience à l'origine de notre révolte.

Nous pressentons que même cette caste oligarchique n'est qu'un pantin entre les mains d'une sombre puissance hostile à la clarté qui peut rayonner de l'es-prit humain. Cette puissance utilise les tares de ses plus zélés serviteurs pour leur faire accomplir ses viles besognes. La promotion organisée de la laideur, de l'inconscience et de l'idiotie particulièrement dans la jeunesse est un exemple du souffle toxique de notre ennemi. Il y a bien longtemps que la guerre a commencé... [...]

La réalité actuelle

Depuis la grande révolution de 1789, le monde est dirigé par l'ordre marchand. La plus haute valeur est la liberté individuelle, garantie par le pouvoir d'achat. L'ordre marchand n'a pas d'autre horizon que la jouissance sensorielle ici et maintenant. Le bonheur est vu comme l'assouvissement rapide des désirs les plus variés. Il n'y a pas de quête de vérité, de beauté ni de bien. Il y a la quête du profit pour jouir sans entraves, instantanément.

Les castes aristocratiques et sacerdotales qui incarnaient des valeurs d'honneur et de piété ont dégénéré jusqu'à disparaître. Nous sommes nés dans un monde sans gardiens pour orienter nos esprits.

Dans la quête du profit, le progrès matériel s'est développé comme étant le moyen d'arriver au bout de cette quête. La surabondance des objets et de la nourriture et le développement de la médecine ont permis à une certaine partie de l'humanité de connaître une sécurité matérielle presque parfaite. Le mondialisme veut étendre ce « bien-être » à toute la planète, au risque de détruire le dernier mètre carré de forêt sauvage jugée dangereuse.

Le système informatique et particulièrement Internet, est le liant parfait pour unir tous les peuples. Contraintes par l'ordre marchand d'utiliser les technologies de communication, les nations se fondent dans le marché mondial et sa culture d'abrutis égocentriques.

Les dettes nationales signifient pour ceux qui ne l'avaient pas encore compris que chaque pays a déjà été acheté par les banques, et que celles-ci imposent donc leur politique mondialiste sans rencontrer de résistances à la hauteur de leur pouvoir financier. L'Ordre mondial n'est pas un rêve, ni un cauchemar, c'est notre réalité.

La marche vers le Grand Soir des matérialistes avance mais la mort reste un adversaire de taille pour les défenseurs du paradis terrestre.

Le transhumanisme est la voie que les élites mondialistes nous proposent de suivre comme développement de l'humanité. la robotisation des humains est en cours, et selon les prévisions du directeur de l'ingénierie de Google, qui se sont généralement avérées jusqu'ici, l'être humain porteur d'un esprit n'en a plus pour longtemps."

Extraits du « Manifeste des clans du futur ».


Pour en savoir plus sur le film : https://h-act.fr/fr/brigandes/







Saturday, September 14, 2024

La dégradation de la monnaie

L’épouse de Jupiter, Junon, était surnommée " Moneta ". A Rome, c’était dans son temple que l’on frappait la monnaie.

L’anthropologue Daniel de Coppet (1933-2002) a souligné que la monnaie était au sommet de la hiérarchie des valeurs chez les ‘Aré’aré, un peuple mélanésien :

" Pour les ‘Aré’aré, la monnaie est liée au degré supérieur de civilisation. […] La monnaie préside à l’instauration d’un état supérieur de la société. […] Ainsi se dresse-t-elle comme autorité supérieure au plus haut de l’échelle des êtres, au sommet des relations socio-cosmiques, au niveau du tout de la société […] Chacun des mouvements de la monnaie actualise et renforce l’autorité des ancêtres, hommes et femmes qui, avec le concours des vivants, veillent à la pérennité des relations socio-cosmiques, c’est-à-dire à la relance de la société dans son accord avec le cosmos. "

Le symbolisme de la pièce de monnaie de l’ancienne Chine, ronde et percée d’un carré en son milieu, est expliqué par René Guénon :

" Entre le contour circulaire et le vide médian carré, où s’inscrivent les caractères, correspond évidemment au Cosmos, où se situent les " dix mille êtres ", et le fait qu’elle est comprise entre deux vides exprime symboliquement que ce qui n’est pas entre le Ciel et la Terre est par là même en dehors de la manifestation. Cependant, il y a un point sur lequel la figure peut paraître inexacte, et qui correspond d’ailleurs à un défaut nécessairement inhérent à toute représentation sensible : si l’on ne prenait garde qu’aux positions respectives apparente du Ciel et de la Terre, ou plutôt de ce qui les figure, il pourrait sembler que le Ciel soit à l’extérieur et la Terre à l’intérieur ; mais c’est que, là encore, il ne faut pas oublier de faire l’application de l’analogie en sens inverse : en réalité, à tous les points de vue, l’"intériorité" appartient au Ciel et l’"extériorité" à la Terre. Du reste, même à prendre simplement la figure telle qu’elle est, on voit que, par rapport au Cosmos, le Ciel et la Terre, par là même qu’ils en sont les extrêmes limites, n’ont véritablement qu’une seule face, et que cette face est intérieure pour le Ciel et extérieure pour la Terre ; si l’on voulait considérer leur autre face, il faudrait dire que celle-ci ne peut exister que par rapport au principe commun en lequel ils s’unifient, et où disparaît toute distinction de l’intérieur et de l’extérieur, comme toute opposition et même tout complémentarisme, pour ne laisser subsister que la "Grande Unité". "

Au cours des siècles, une puissante machination a altéré la valeur symbolique et qualitative des monnaies.

De nos jours, l’"influence spirituelle", véhiculée par les symboles figurant sur les monnaies des civilisations traditionnelles, est inversée. La monnaie électronique transmet à tous les marques de la contre-initiation en code binaire. Une hiérarchie occulte, qui a usurpé le droit de frapper la monnaie, détient en réalité le pouvoir mondial. Les argentiers de cette hiérarchie malfaisante planifient l’asservissement des travailleurs et la destruction de la nature. Ils ont créé l’économie virtuelle et la spéculation mondiale qui ont abouti à la crise que nous traversons actuellement. Cette crise n’est pas accidentelle. Les financiers ne sont pas des boursicoteurs stupides...

"Si comme la grande majorité des gens vous dites : " moi, je ne comprend rien aux problèmes monétaires " le stratagème machiavélique de l’établissement financier et économique a réussi à maintenir un voile sur nos yeux grâce à une théorie complexe, truffée de concepts erronés, et interdisant toute interprétation réelle des problèmes monétaires et économiques.

En réalité ce sont les peuples qui produisent tous les biens et services mis sur le marché, or sans ces biens et services la monnaie n’aurait aucune raison d’être, donc aucune valeur. Ce sont donc les peuples qui font la valeur de la monnaie. Celle-ci n’apparaît pas spontanément dans la nature, comme les biens et services elle est création de l’homme. Le droit à la création de la monnaie appartient donc aux peuples puisqu’ils en font la valeur.

Pourtant ce droit de création monétaire a été retiré aux peuples pour être confié aux banques auprès desquelles ils doivent s’endetter pour disposer de la monnaie nécessaire à l’échange de leur propre travail et production. Ainsi l’humanité est assise sur une montagne de dettes artificielles dont les conséquences sont dramatiques : diminution générale du pouvoir d’achat, extension de la pauvreté, et misère absolue pour une majeure partie de la population terrestre
."




L'ascèse bouddhique, une histoire ancienne, très ancienne...




Friday, September 13, 2024

Mourir en bonne santé



« Mourir en bonne santé c'est le vœu le plus cher de tout bon vivant bien portant. »
Pierre Dac



J'ai été et je suis encore, je crois, un homme vigoureux avec, mes amis me le disent tous, une grande capacité de résistance et beaucoup d 'énergie. La guerre me l'a à moi-même prouvé et écrivant Au Nom de tous les Miens, revivant les épisodes tragiques et violents que j'avais traversés, je m'étonnais moi-même d'avoir eu assez de force pour survivre. Mes parents m'avaient légué un magnifique « capital-santé » et mon père, les traditions de mon peuple qui m'avaient donné un « capital-énergie psychique ». Chacun de nous possède cet héritage plus ou moins important mais que trop souvent on gaspille. 
Après la guerre, quand j'ai rejoint les États-Unis, j'ai dû à nouveau me lancer dans de dures batailles que j'ai racontées aussi. Ici je veux dire que j'ai senti jour après jour que ma santé, mon énergie psychique s'épuisaient. Je vivais mal dans la grande ville agitée et comme c'est souvent le cas, pour résister à la fatigue, à l'usure nerveuse, je mangeais trop, je buvais trop, sans même réfléchir à ce que j'avalais. Je choisissais les plats les plus épicés, les viandes les plus rouges. J'avais besoin, imaginais-je, d'énergie, de force. Alors les digestions étaient lourdes. Je buvais des excitants pour me réveiller : alcool, café.

Un jour, quand j'ai connu ma femme, j'ai pris conscience de ce gaspillage que j'étais en train d'accomplir. Gaspillage irrémédiable puisque c'était celui de ma santé. Ma femme, elle aussi, était prise dans le même engrenage : vie trop rapide, ville trop dure, repas hâtivement avalés et le travail immédiatement après, nourriture choisie parce que nous croyions qu'elle nous apportait des calories que nous brûlions dans notre course. Quand nous nous sommes connus nous étions l'un et l'autre à ce moment où les jeux se décident. Nous avons eu de la chance. Je suis entré en clinique. J'ai commencé sous surveillance médicale un jeûne de trente-huit jours et j'ai maigri de 17 kilos. Ma femme a, elle aussi, suivi ce même régime. Et, alors que nous ne réussissions pas à avoir d'enfants, elle s'est trouvée rapidement enceinte.

Plus tard, dans ma maison, j'ai vécu avec la préoccupation de donner aux miens un « capital-santé-énergie-psychique » qui serait le plus beau des héritages. J'ai alors beaucoup réfléchi aux problèmes de l'alimentation de l'homme. J'ai lu les ouvrages de l'école hygiéniste américaine du Dr Herbert McGolphin Shelton et je me suis décidé à appliquer une stricte discipline alimentaire. J'ai compris que ce qui compte, ce sont les COMBINAISONS d'aliments au cours d'un repas. J'ai compris que la plupart des maladies sont moins provoquées par des microbes que par les toxines qui sont dans notre corps. Et ces toxines sont souvent le résultat d'une très mauvaise alimentation. Par la suite, après mon drame, j'ai été contraint de partiellement abandonner cette règle de vie.

Je ne veux pas la défendre ici. Elle est trop stricte pour vous — pour moi maintenant — parce que vous travaillez et vivez dans la ville, qu'il est difficile d'adopter un régime parfait auquel je crois, mais dont je sais qu'il est très malaisé de l'appliquer pour des raisons pratiques, financières et sociales. […]

J'ai voulu que vous sachiez que j'ai éprouvé dans ma chair, expérimenté, la suralimentation et le jeûne, que je sais la satisfaction que donne un bon repas, un alcool qui réchauffe. Tout cela paraît procurer la gaieté mais je connais aussi l'agilité de l'esprit, la légèreté, le sentiment de puissance intellectuelle et d'énergie qu'apporte une alimentation contrôlée, la purification de soi que représente un jeûne.

J'ai choisi entre la satisfaction d'une alimentation selon mon goût, selon l'humeur ou la mode et le plaisir vrai, profond, durable d'une alimentation réfléchie. J'en ai tiré profit. Je voudrais que vous partagiez cette expérience. Je voudrais réussir à vous convaincre ou à confirmer vos choix. […]

LE PREMIER PRINCIPE à appliquer est simple en apparence : NE JAMAIS MANGER QUE SI ON A VRAIMENT FAIM. Simple, pensez-vous. Mais réfléchissez : laissez-vous la faim vous prendre, ne consommez-vous des aliments que si elle est présente en vous, joyeuse de savoir qu'elle va être satisfaite ? Le plus souvent, il vous suffit de vous observer, de regarder autour de vous, pour découvrir que manger ne résulte pas seulement de la faim mais de l'habitude, du plaisir qu'il y a à consommer des aliments qui sont préparés, présentés pour exciter votre appétit.

Or, l'appétit n'est pas la faim. La faim — j'en ai connu d'extrêmes — c'est le vrai désir, le vrai besoin. C'est, en soi, une sorte de joie qui est présente dans le corps, une joie naturelle qui sait qu'elle va être satisfaite. L'appétit ce n'est que la bouche satisfaite. Écoutez-moi : je ne veux pas que vous vous disiez : « Mais à quoi bon vivre si peu à peu nos plaisirs disparaissent, s'il faut se refuser le plaisir de l'appétit, de la dégustation d'un mets de qualité. La vie n'est pas faite que de ce qui est seulement nécessaire. Le plaisir, celui de manger, cela compte dans une existence. »

Vous avez raison de penser cela. Il faut simplement que vous ayez conscience que vous devez établir un contrôle sur votre alimentation. N'oubliez pas que dans notre monde tout est tourné vers la vente. On cherche à aiguiser votre appétit, votre soif. On fait naître vos besoins, parfois de faux besoins, pour vous transformer en consommateurs, en acheteurs réguliers.

Ne vous laissez pas transformer en « machine consommatrice ». Ne soyez pas de simples appendices d'une chaîne qui vend et qui ne se préoccupe pas de savoir si ce qu'elle vous force à consommer est bon pour vous.

Prenez du plaisir Mais sachez où est le vrai, le profond, le durable plaisir. Il est dans la simplicité, dans la vérité des aliments. Dans leur combinaison, car notre estomac est comme une usine chimique et certaines associations d'aliments provoquent des réactions favorables ou défavorables à l'organisme. Quel est celui d'entre vous qui sait — et quel médecin le lui a dit ? — qu'associer les féculents et les protéines dans le même repas provoque des toxiques et rend difficile la digestion ?

Ceci dit, sachez vous donner des fêtes, régulièrement, mais ne devenez pas des esclaves d'habitudes alimentaires qui vous sont néfastes. Or, selon les derniers avis médicaux, l'homme occidental mange — quantitativement — de trois à cinq fois plus qu'il n'a besoin. Son corps est surchargé en poids, en calories. Ce corps est transformé en usine d'élimination. Il y a des surplus, des déchets qui peu à peu s'accumulent dans lês artères, qui deviennent des graisses sur le corps et dans le sang.

Comment s'étonner alors de ces nouvelles maladies qui durcissent les artères, qui provoquent des tensions trop élevées ? L'homme soumis à une civilisation brutale qui le force à accélérer les rythmes de sa vie, « consomme », charge de calories sa machine, s'alourdit, cherche dans les plaisirs de la table la fuite et de bien faciles satisfactions.

Car vous savez bien que souvent l'angoisse et l'inquiétude vous poussent à consommer. Manger, boire, être avide : c'est notre façon d'échapper à ce qui nous tourmente. Et cela exprime trop souvent notre « grande peur de manquer », cette terreur qui vient peut-être du fond des âges ; alors nous mangeons. Alors nous croyons avoir faim et ce n'est que de l'appétit. Nous imaginons que la soif nous tenaille et ce n'est que notre habitude de boire un « apéritif ». Combien de mes amis, sans raison aucune, dès qu'ils trouvent un prétexte, se servent une boisson, veulent que, en acceptant de boire avec eux, on leur donne une occasion de boire encore. On parle des drogues dures et on a raison, mais combien d'entre nous qui se « droguent » sans même le savoir : cigarettes, boissons alcoolisées régulièrement consommées et aussi pilules de toutes sortes : somnifères, tranquillisants, aspirine !

Je veux vous aider à retrouver votre équilibre. Et, au fond de vous-même, vous savez bien que vous le pouvez. Il ne faut pas que vous cédiez à la pression des autres, des habitudes. Il faut que vous vous repreniez en main et que vous ayez conscience que votre vie se joue aussi à la façon dont vous mangez. A la manière dont vous associez les aliments dans un même repas. Car vous ne pouvez mêler dans votre estomac, l'eau et le feu.

Ne dites pas : cela est ridicule.

Ne dites pas : mais alors .1a vie n'est plus qu'une suite de continuelles attentions, il faut veiller à chaque instant de son existence, où est le plaisir de vivre ?

Ne dites pas : je préfère faire ce que je désire et tant pis pour les risques.

Réfléchissez. Il faut que vous réussissiez à ajouter de la « vie aux années » et non pas des « années à la vie » comme le disait le Dr Alexis Carrel. Et cela vaut que vous preniez des attentions, que vous soyez conscient des risques que vous courez quand, de façon régulière, vous faites des excès alimentaires. Il faut, c'est le DEUXIEME PRINCIPE, que vous vous leviez de table sans avoir cette impression d'étouffement satisfait que donne le repas surabondant. IL NE FAUT PAS QUE VOUS MANGIEZ A SATIETE, jusqu'à cette lourdeur que certains appellent le plaisir des bons repas et qui est si néfaste pour la santé. Il faut, TROISIEME PRINCIPE, que LE REPAS ne soit pas un moment sans importance, il FAUT QUE VOUS LE PRENIEZ DANS LE CALME. Mieux vaut parfois ne pas manger qu'avaler trop vite des aliments incertains. Il faut, QUATRIEME PRINCIPE, que LA DIGESTION qui exige une immense dépense d'énergie nerveuse SOIT ENTOUREE DE REPOS. Il faut que vous sachiez, CINQUIEME PRINCIPE, SAUTER UN REPAS si vous avez mangé abondamment au repas précédent. Il faut, SIXIEME PRINCIPE, que vous n'oubliiez jamais que l'homme a besoin de FRUITS et de LEGUMES VERTS et, si vous le pouvez, commencez votre journée par une consommation de fruits.


Martin Gray, Les forces de la vie.

Tuesday, September 10, 2024

Le scandale du DSM


La dictature soviétique envoyait les dissidents dans les hôpitaux psychiatriques. Le totalitarisme marchand va plus loin, il enferme une grande partie de la population dans une camisole chimique.

La nouvelle édition du DSM ("Diagnostic and statistical manuel of mental disorders"), la Bible de la psychiatrie, la référence unique et mondiale en matière de pathologies mentales depuis les années 1980, a considérablement augmenté la liste des maladies psychiatriques.
Avec la complicité de l'Association des psychiatres américains, qui a établi le DSM 5, les laboratoires vendent impunément de dangereux psychotropes à un nombre considérable de faux malades.

« En trente ans, le nombre de maladies mentales répertoriées dans le DSM a été multiplié par presque trois (moins de 150 dans le DSM III à 400 prévues dans le DSM V)", dénonce le docteur Patrick Landman, psychanalyste et psychiatre, président de l'initiative Stop DSM. "Cette augmentation vertigineuse n'est liée ni à des progrès dans la connaissance scientifique ni à une aggravation des conditions de vie qui pourraient expliquer la survenue de nouveaux troubles mentaux, mais à la méthode du DSM qui induit une pathologisation extensive des comportements et des émotions humaines avec pour conséquences des pratiques de sur-diagnostic, de surmédicalisation et de sur-prescription. »

« Le champ de la normalité se réduit et nous devenons tous des consommateurs de psychotropes, voire des fous, potentiels », s'indigne Patrick Landman qui s'attaque au DSM, soi-disant paroles d’Évangile, dans son livre « Tristesse business - Le scandale du DSM 5 » :

« La nouvelle édition de cette bible médicale, en plus des 421 troubles mentaux déjà répertoriés, intègre 200 nouvelles maladies psychiques et modifie leur appréhension médicale. En 10 chapitres, cet ouvrage dénonce les effets pervers et les absurdités du DSM :

Collusion entre la communauté scientifique et l'industrie pharmaceutique. Pression des laboratoires pharmaceutiques à visées financières. Risques de précarisation des malades. Médicamentation à outrance et dangerosité pour le patient. Exclusion des fondements de la psychologie. 

- Sur les 175 rédacteurs du DSM 95 ont des liens financiers avec l'industrie pharmaceutique. 

- Depuis Le DSM IV, 15 jours de symptômes de l'état dépressif suffisent pour une prescription de psychotrope. Auparavant les délais étaient de 2 mois. - Avec le DSM V, 45 millions d'Américains seront atteints de troubles mentaux, le nombre d'enfants bipolaires sera multiplié par 40, les cas d'autisme par 20. 

- En France, la sécurité sociale, les caisses d'allocations se basent sur le DSM pour établir les droits des malades. L'évolution des catégories entraînera la perte de ressources pour certains. 

- Sous couvert d'hyperactivité, de nombreux enfants ont été médicalisé aux amphétamines. 

- La plupart des étudiants en médecine n'auront pas d'autre approche de la psychologie que ce manuel. »

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La dernière édition, DSM-5-TR, a été publiée en 2022.

Wednesday, September 16, 2020

Origine des usages alimentaires des plantes sauvages


François Couplan :

Il y a plusieurs millions d’années que l’homme consomme les herbes sauvages. Bien plus récemment – mais il y a quand même six mille ans -, on en trouve trace dans la Bible (Genèse I, 29) : « Et Dieu dit (à l’homme et à la femme) : voici que je vous donne toute herbe portant semence sur la face de toute la Terre et tout arbre qui a en lui fruit d’arbre portant semence ; cela vous servira de nourriture ».

Le dédain actuel de l’homme civilisé pour les plantes n’est qu’une attitude toute récente – qui correspond d’ailleurs à son éloignement général de la Nature. Pourtant il y a cinquante ans environ, les paysans grecs mangeaient encore comme leurs ancêtres du temps de Périclès : ils cultivaient des céréales, l’olivier et d’autres arbres fruitiers, mais ils n’avaient pas de potagers et ne consommaient comme légumes que les plantes sauvages qui les entouraient.

Les meilleurs végétaux sauvages comestibles sont certainement nos « mauvaises herbes ». celles-ci vivent depuis des millénaires avec l’agriculteur et envahisent le terrain dès qu’il le retourne. C’est pourquoi on les rencontre autour des habitations, des champs, au bord des chemins, dans les terrains vagues, etc. Elles ont d’ailleurs colonisé les divers continents à la suite des invasions européennes.
Nombre de ces plantes robustes, à la vitalité étonnante et douées de moyens de dispersion très efficaces, ont été cultivées dans nos potagers, surtout au 16ème et 17ème siècles, pour leurs qualités alimentaires ou leurs vertus médicinales. Depuis, on les a oubliées au profit de plantes exotiques de culture beaucoup plus délicate, ou parfois importées, souvent inférieures quant à leurs propriétés bénéfiques pour l’organisme humain, mais dont l’aura de nouveauté a éclipsé jusqu’à nos jours nos anciennes compagnes. Ces « mauvaises herbes » sont simplement des plantes dont nous ne connaissons pas, ou plus, les qualités.

Les habitudes acquises à la ville et les monocultures ont favorisé ce processus. Mais il ne tient qu’à nous de le changer et de retrouver les myriades de goûts et les effets favorables à la santé que les plantes sauvages proposaient déjà à nos ancêtres.

Extrait du livre « Le régal végétal ».


Monday, September 14, 2020

« 0+0 = la tête à TOTO »

Les nouvelles mathématiques des mélanges chimiques

Tout indique que l'imprégnation des femmes enceintes par les pesticides est généralisée et qu'elle concerne autant les zones urbaines que les régions rurales. Ainsi une étude réalisée dans les années 2000 en Bretagne (sur une cohorte dite « Pélagie ») a révélé la présence d'un total de 52 molécules dans les urines de 546 femmes enceintes, dont 12 appartenaient à la classe des triazines (comme l'atrazine), 32 à celle des organophosphorés (comme le chlorpyriphos et le chlorpyriphos-méthyl), 6 à la classe des amides et 2 à celle des carbamates. « Les résidus de pesticides sont généralement multiples, soulignaient les auteurs en 2009 ; et leurs impacts, individuels ou conjoints, sur le fœtus et son développement sont encore incertains dans la littérature épidémiologique. Ils seront évalués prochainement dans la cohorte Pélagie. »

Si la « charge chimique corporelle » des femmes enceintes et des bébés est particulièrement préoccupante, il en est de même pour les enfants, dont le taux d'imprégnation par les pesticides est proportionnellement beaucoup plus élevé que celui des adultes. C'est ce que montrent de nombreuses études (qu'il n'est pas possible de toutes énumérer), comme celle réalisée dans le Minnesota, une région d'agriculture intensive comprenant aussi d'importantes zones urbaines : publiée en 2001, elle a révélé que 93 % des échantillons urinaires prélevés sur 90 enfants ruraux et urbains présentaient un cocktail de résidus d'atrazine, de malathion, de carbaryl et de chlorpyriphos. Comme on l'aura remarqué, le fameux chlorpyriphos revient avec la régularité d'une pendule dans tous les études de biomonitoring : d'après le deuxième rapport du CDC, il est l'un des pesticides dont le taux de résidus dépasse régulièrement les normes autorisées, particulièrement chez les enfants testés. Dans un document qui commente les résultats de ce rapport, Pesticides Action Network (PAN) souligne que « s'il y a quelqu'un qui est responsable de la présence du chlorpyriphos dans nos organismes, c'est bien Dow Chemical, qui a développé et commercialisé en premier le pesticide [...] et continue de le produire et de le promouvoir aux États-Unis et internationalement, malgré des preuves solides qu'il a un impact significatif sur la santé publique ». Et l'association d'en appeler à la « mise en cause des firmes chimiques » qui polluent nos organismes à travers nos assiettes, et mettent particulièrement en danger la santé de nos enfants.

Si l'on en croit les résultats d'une étude publiée en décembre 2010 par Générations futures (l'ex-MRDGF), les responsables potentiels sont nombreux . L'association a en effet fait analyser l'alimentation quotidienne d'un enfant d'une dizaine d'années, comprenant trois repas types qui suivent les recommandations officielles — cinq fruits et légumes frais, trois produits laitiers et 1,5 litre d'eau par jour — et un encas (avec des friandises). Ainsi que l'écrit Le Monde.fr, « le bilan est accablant » : « Cent vingt-huit résidus, quatre-vingt-une substances chimiques, dont quarante-deux sont classées cancérigènes possibles ou probables et cinq substances classées cancérigènes certaines ainsi que trente-sept substances susceptibles d'agir comme perturbateurs endocriniens (PE). [...] Pour le petit déjeuner, le beurre et le thé au lait contiennent à eux seuls plus d'une dizaine de résidus cancérigènes possibles et trois avérés comme des cancérigènes certains, ainsi que près d'une vingtaine de résidus susceptibles de perturber le système hormonal. Le steak haché, le thon en boîte, et même la baguette de pain et le chewing-gum, étaient truffés de pesticides et autres substances chimiques. Dans l'eau du robinet, les analyses ont révélé la présence de nitrates et de chloroforme. Mais c'est le steak de saumon prévu pour le dîner qui s'est révélé le plus "riche", avec trente-quatre résidus chimiques détectés. »

Ainsi que l'a expliqué François Veillerette, le fondateur de Générations futures, au quotidien du soir, « les effets de synergie probables induits par l'ingestion de tels cocktails contaminants ne sont pas pris en compte et le risque final pour le consommateur est probablement très sous-estimé. Actuellement, nous ne savons à peu près rien de l'impact des cocktails chimiques ingérés par voie alimentaire ».

Les « nouvelles mathématiques des mélanges : 0 + 0 + 0 = 60 »

« Je pense que nous avons été extrêmement naïfs dans nos études et système de réglementation en ne nous intéressant qu'à un seul produit chimique à la fois, alors qu'aucun d'entre nous n'est exposé à une seule substance, m'a dit Linda Birnbaum lorsque je l'ai rencontrée dans son bureau du NIEHS. Je pense que nous sommes passés ainsi complètement à côté d'effets qui peuvent se produire. C'est particulièrement vrai pour les hormones naturelles et synthétiques. C'est pourquoi le défi que nous devons maintenant relever, c'est de comprendre et évaluer les effets que peuvent provoquer les mixtures chimiques dans lesquelles nous vivons. Mais, malheureusement, il y a très peu de laboratoires qui travaillent là-dessus... »

Une fois n'est pas coutume, les laboratoires qui font référence dans le domaine de la toxicologie des mélanges chimiques sont européens, en l'occurrence danois et britannique. Le premier est dirigé par Ulla Flass, une toxicologue qui travaille à l'Institut danois de la recherche alimentaire et vétérinaire, situé à Soborg, dans la banlieue de Copenhague. Je l'ai rencontrée un jour enneigé de janvier 2010. Avant de commencer notre entretien, elle m'a fait visiter sa « ménagerie », une pièce d'un blanc clinique où sont installées les cages des rats wistar qu'elle utilise pour ses expériences. Grâce au soutien de l'Union européenne et en collaboration avec le centre de toxicologie de l'université de Londres, elle a conduit une série d'études visant à tester les effets des mélanges de substances chimiques ayant une action antiandrogène sur des rats mâles exposés in utero. Dans la première d'entre elles, le cocktail comprenait deux fongicides, la vinclozoline et le procymidone, et la flutamide, un médicament prescrit pour traiter le cancer de la prostate.

« Qu'est-ce qu'un antiandrogène ? ai-je demandé à la toxicologue danoise.

C'est une substance chimique qui affecte l'action des androgènes, c'est-à-dire des hormones masculines comme la testostérone, m'a-t-elle répondu. Or, les hormones masculines sont capitales pour la différenciation sexuelle qui, chez les humains, a lieu à la septième semaine de grossesse. Ce sont elles qui permettent au modèle de base, qui est féminin, de se développer en un organisme masculin. Donc, les antiandrogènes peuvent faire dérailler le processus et empêcher le mâle de se développer correctement.

Comment avez-vous procédé pour votre étude ?

Nous avons d'abord observé les effets de chaque molécule séparément en essayant de trouver, pour chacune d'elles, une dose très basse qui ne provoquait aucun effet. Je vous rappelle que notre objectif était de mesurer l'effet potentiel des mélanges, il était donc particulièrement intéressant de voir si trois molécules qui individuellement n'avaient pas d'effet pouvaient en avoir une fois mélangées. Et ce fut exactement les résultats que nous avons obtenus. Prenons, par exemple, ce que nous appelons la "distance anogénitale", qui mesure la distance entre l'anus et les parties génitales de l'animal. Elle est deux fois plus longue chez le mâle que chez la femelle, et c'est précisément dû au rôle des androgènes pendant le développement fœtal. Si elle est plus courte chez les mâles, c'est un indicateur de l'hypospadias, une malformation congénitale grave des organes de reproduction masculins. Quand nous avons testé chaque produit séparément, nous n'avons constaté aucun effet, ni aucune malformation. Mais, quand nous avons exposé les fœtus mâles à un mélange des trois substances, nous avons observé que 60 % d'entre eux développaient plus tard un hypospadias, ainsi que des malformations graves de leurs organes sexuels. Parmi les malformations que nous avons observées, il y avait notamment la présence d'une ouverture vaginale chez certains mâles qui avaient, par ailleurs, des testicules. En fait, ils étaient sexuellement dans l'entre-deux-sexes, comme des hermaphrodites. »

Et la toxicologue de conclure par cette phrase que je n'oublierai jamais : « Nous devons apprendre de nouvelles mathématiques quand nous travaillons sur la toxicologie des mélanges, parce que ce que disent nos résultats, c'est que 0 + 0 + 0 fait 60 % de malformations...

Comment est-ce possible ?

En fait, nous assistons à un double phénomène : les effets s'additionnent et ils entrent en synergie pour décupler, m'a expliqué Ulla Hass.

C'est effrayant ce que vous dites, surtout quand on sait que chaque Européen a ce que l'on appelle une "charge chimique corporelle" ! Ce que vous avez observé chez les rats pourrait-il aussi se produire dans nos organismes ?

En fait, le gros problème, c'est que nous n'en savons rien, a soupiré Ulla Hass, qui a alors fait la même remarque que son collègue Tyrone Hayes. Il est très difficile de comprendre pourquoi cela n'a pas été pris en compte plus tôt. Quand vous allez à la pharmacie pour acheter un médicament, il est écrit sur le mode d'emploi qu'il faut faire attention si vous prenez d'autres médicaments, car il peut y avoir une combinaison d'effets. C'est pourquoi il n'est pas surprenant que l'on ait le même phénomène avec des polluants chimiques.

Pensez-vous que les toxicologues doivent complètement revoir leur manière de fonctionner ?

Il est clair que pour pouvoir évaluer la toxicité des mélanges chimiques, et tout particulièrement celle des perturbateurs endocriniens, il faut sortir du modèle qu'on nous a enseigné, qui veut qu'a une faible dose on ait un petit effet et à une forte dose un gros effet, avec une courbe linéaire dose-effet. C'est un modèle simple et rassurant, mais qui, pour de nombreuses molécules chimiques, ne sert à rien. En revanche, il faudrait développer des outils comme ceux mis en place par le laboratoire d'Andreas Kortenkamp, à Londres, avec qui mon laboratoire collabore. Après avoir entré toutes les caractéristiques chimiques des trois substances que nous avons testées dans un système informatique, il a pu prédire, grâce à un logiciel spécifique, quels allaient être les effets de l'addition et de la synergie des molécules. C'est une piste très intéressante pour l'avenir... »

Marie-Monique Robin, Notre poison quotidien.

Thursday, September 10, 2020

Identité et chamanisme des Sioux

Danièle Vazeilles, professeur d'ethnologie à l'université Paul Valéry-Montpellier III, a séjourné à plusieurs reprises dans des réserves sioux.

Quelle identité ?

« Il ressortait de mon travail, explique Danièle Vazeilles, que les Sioux, entre 1969 et 1973, ont vécu une période critique de leur vie. En effet, les deux premières années de mon séjour chez eux, je constatai qu'ils faisaient montre d'une attitude très négative envers eux-mêmes. Cette auto-dépréciation de leur identité ethnique et culturelle était due à la manière dont ils ont été perçus et traités par la société euro-américaine globale et par certains métis ayant des postes d'autorité dans les gouvernements tribaux. Les Euro-Américains leur ont toujours imposé une identité caractérisée par des attributs négatifs : « sauvages sanguinaires, arriérés, sales, paresseux, sans religion, superstitieux, quasi analphabètes, etc. ».

Cette intériorisation négative de soi-même et de son groupe a engendré une culture de refoulement caractéristique des réserves nord-américaines et d'une volonté d'en échapper en abandonnant tout pour changer, non de classe sociale, mais plutôt de « race sociale », d'où révoltes et rébellions armées, résistance passive, mouvements messianiques. Ces mouvements de révolte et de contestation du passé ont souvent conduit les Indiens à l'échec. Mais ces différentes formes de résistance ont néanmoins entretenu une mémoire collective tribale et pan-indienne. C'est cette mémoire collective traditionaliste qui a contribué à la continuation des valeurs indiennes, au maintien, d'une part d'une conscience ethnique, tribale et culturelle, et d'autre part à la formation d'une conscience pan-indienne.

Mais, répétons-le, et les Indiens eux-mêmes en sont conscients, les sociétés indiennes nord-américaines sont toujours très menacées. Elles peuvent espérer se défendre grâce à des rencontres et à des échanges à l'échelon continental et international au nom d'une solidarité pan-indigène. Les sociétés amérindiennes revendiquent leur spécificité ethnique, tribale ou culturelle. Le père du tribalisme amérindien est sans aucun doute l'écrivain et polémiste sioux Vine Deloria, Jr., auteur de « Custer Died for Your Sins : an Indian Manifesto et de God Is Red ». Si les anthropologues ont toujours quelques hésitations avant d'utiliser le terme « tribu », il n'en est pas de même dans l'optique populaire nord-américaine et en particulier indienne. Vine Deloria croit que si la société américaine globale « peut s'en sortir », ce sera en écoutant les « peuples tribaux » (tribal people). Selon lui, et les Indiens en général partagent cette opinion, une société tribale est une entité chaleureuse et humaine, qui contraste vivement avec les froides bureaucraties commerciales que sont les sociétés occidentales. Pour la conscience populaire amérindienne, une tribu est une population unie qui « parle le même langage », au sens le plus large du terme, qui fait remonter sa généalogie à des ancêtres communs, qui partage la même économie fondée sur l'entraide, et surtout qui participe à la même religion, celle des Ancêtres.

Cette prise de conscience de leur indianité tribale et pan-indienne est une expression politique, mais surtout un processus social dynamique qu'il appartient aux Indiens de définir Les divers mouvements indiens ne s'y sont pas trompés. Ils visent tous à revaloriser leurs cultures dépréciées pendant si longtemps ; ils cherchent aussi à relancer la pratique des langues amérindiennes. En ce qui concerne les Sioux, ce dernier effort n'a eu à notre avis que relativement peu de succès et peu de résultats pratiques dans les réserves et les quartiers sioux des villes du Dakota du Sud. Le lakota est un langage très différent de la langue anglaise, tant du point de vue de la syntaxe que de la prononciation. Et les jeunes Sioux, trop préoccupés de leur bien-être immédiat et de leur appartenance pan-indienne, refusent de faire les efforts continus nécessaires pour acquérir la pratique quotidienne de la langue parlée de leurs ancêtres. Et pourtant, d'après les Sioux âgés, la langue sioux encore parlée actuellement s'est simplifiée et est devenue nettement moins gutturale.

Le deuxième point important de ces revendications actuelles est la préservation des terres des réserves et éventuellement la récupération d'une partie des terres perdues. Les associations indiennes s'efforcent donc de persuader le gouvernement fédéral de maintenir le système des réserves, et de continuer à fournir des aides financières et techniques pour permettre éventuellement d'arriver à un réel état d'autonomie interne dans les réserves. Or, malheureusement, il est bien évident que le gouvernement américain actuel pencherait pour l'optique inverse. [...]

Les Indiens de l'Amérique du Nord, et tout particulièrement les Sioux, sont conscients que, pour préserver leur identité, il leur faut être très vigilants. Ils ne veulent plus accepter les schémas proposés par les gouvernements fédéraux successifs, schémas constamment fondés sur une politique d'assimilation qu'ils rejettent. Par ailleurs, au niveau idéologique pan-indien, de nombreux Indiens se sont rendu compte, depuis qu'ils font partie des instances internationales, qu'il leur faut aussi se méfier des schémas proposés par les appareils de gauche souvent inadaptés parce que trop pragmatiques. C'est aussi un des constats établis par les chercheurs du « Centre interdisciplinaire d'études latino-américaines » de Toulouse dans leur ouvrage collectif, « Indianité, ethnocide, indigénisme en Amérique latine » (C.N.R.S.).

Pour préserver leur identité culturelle et tribale, les Sioux ont opté pour l'utilisation, en les réinterprétant quelque peu, de certaines formes d'organisation traditionnelle et surtout des croyances religieuses de type chamanique [...].

Chamanisme

Si nous définissons comme visionnaire quiconque a eu des visions à l'état de veille ou en rêve, on peut dire que les Sioux ont été un peuple de visionnaires acharnés, à tel point qu'il est difficile de repérer ceux dont les fonctions et les pouvoirs peuvent être qualifiés de chamaniques.

En effet, jusqu'au 19ème siècle, vers l'âge de dix ans, les garçons devaient participer à leur première quête des visions en jeûnant et en priant. De leur côté, les filles pouvaient entrer en contact avec le surnaturel pendant leur période de retraite solitaire (isnati) au moment de leurs menstruations. Par la suite, tous les individus sioux avaient la possibilité de solliciter directement les Esprits, au cours de rituels précis, quêtes des visions (hanbleceya), loge à transpirer (inipi), Danse du Soleil, pour résoudre leurs problèmes personnels et familiaux.

Ainsi […], selon les Esprits contactés et les pouvoirs par eux octroyés, s'opérait une hiérarchisation des visionnaires. Certains Sioux devenaient des ihanblapi, des rêveurs : ils rencontraient dans leur sommeil ou pendant un rêve éveillé des animaux wakan (wanbli oyate « la nation aigle », mato oyate « la nation ours », etc.) qui leur communiquaient des messages surnaturels. Grâce à ces alliés surnaturels (le loup, le coyote, le bison, le cerf à queue noire, le wapiti, etc.), les rêveurs acquéraient des talents particuliers qui leur permettaient d'accomplir des prouesses à la guerre, à la chasse, mais aussi en tant que danseur, musicien, et chanteur. De leur côté, les femmes lakota pouvaient devenir des spécialistes des broderies en piquants de porc-épic, des spécialistes du tannage et de la préparation des peaux. Certaines des rêveuses fabriquaient des charmes de protection pour la guerre destinés aux hommes ; certaines devenaient, grâce à leur vision, les détentrices de la fécondité et de la bonne moralité des tiyospahe (communautés) sioux.

Le contenu des messages surnaturels et les talents ainsi acquis augmentaient le prestige des rêveurs et leur donnaient la possibilité d'entrer dans les associations de rêveurs, telle hehaka ihanblapi kin, les rêveurs du wapiti, et dans les sociétés guerrières et policières qui regroupaient surtout les rêveurs du loup, du coyote et du chien. On peut dire que l'animal vu en rêve correspond en fait à l'Esprit de l'espèce.

Quant aux quelques Indiens qui échouaient dans leurs tentatives pour entrer en contact avec les Esprits, ils risquaient ainsi d'être voués au manque de pouvoir et donc de succès. En fait, il existait une solution, ceux qui avaient une nombreuse parentèle pouvaient acheter, grâce à la contribution financière de leurs parents, une partie du contenu du sac-médecine (wopiye) d'un visionnaire puissant.

Actuellement, les sociétés guerrières et les associations de rêveurs n'existent plus. Toutefois, des efforts sont entrepris depuis peu par quelques jeunes Sioux traditionalistes pour recréer certaines sociétés masculines, en grande partie à partir de documents ethnographiques, ce que les Sioux concernés ne veulent pas avouer pour le moment.

Par ailleurs, nous avons recueilli des témoignages montrant que des Sioux rencontrent toujours Deer Woman, sous la forme d'une très belle femme, très bien habillée, qui, nous l'avons montré, n'est autre qu'un des avatars d'Anog Ite, Femme au Double Visage, un des personnages centraux des mythes lakota. Si les femmes sioux choisissent les objets féminins que leur présente l'Esprit, elles deviendront des spécialistes en travaux féminins. Mais si elles décident d'imiter l'aspect femme fatale de Deer Woman, ces femmes deviendront des « femmes de mauvaise vie ». Par contre, si un jeune homme rencontre cette entité ambiguë, il peut tomber malade, voire en mourir, ou alors devenir un winkte, un homme-femme, un berdache selon la terminologie des spécialistes des Amérindiens.

Les Esprits pouvaient d'eux-mêmes décider d'entrer en contact avec des hommes et femmes lakota sans que ceux-ci aient cherché volontairement cette rencontre. Le plus souvent, il semble que les individus sioux ainsi contactés devenaient des voyants-guérisseurs, des wicasa wakan, des saints hommes. »

Danièle Vazeilles