Nouveau Féodalisme Mondial


Après avoir spolié les peuples autochtones de leurs terres, les promoteurs au service du milliardaire indien Ajit Gulabchand construisent Lavasa City, une nouvelle ville réservée aux riches.

Une soldatesque privée y assure l’ordre sous la direction du manager américain de « Lavasa Corporation » qui fait office de bourgmestre d’opérette. Les forces de « Lavasa Corp » n’ignorent pas que la guérilla naxalite s’étend maintenant aux zones industrielles de Delhi, de Mumbai, de Raipur, de Pune. Des nantis, désireux de fuir les mégalopoles indiennes, notamment Pune située à quelques kilomètres de Lavasa, investissent dans la cité du seigneur Ajit Gulabchand.


Lavasa City est le modèle de la ville protégée pour nantis. Quant aux pauvres, leur sort indiffère les riches comme le démontre cette histoire rapportée par Martin Hirsch, l'ancien « haut-Commissaire » de Nicolas Sarkozy.

Ca se passe dans le train : un aller-retour Paris St Etienne, que Martin Hirsch, avant son entrée au gouvernement, effectue avec un « grand industriel » français (il ne donne pas le nom).

Martin Hirsch, pendant le trajet lui explique qu'il est en train de monter son Agence des nouvelles solidarités actives, et qu'il est a recherche d'argent. Notamment privé : les donations d'entreprises ou de riches particuliers sont les bienvenues, lui dit-il. Le grand patron l'écoute. Lui dit tout son intérêt pour son initiative, mais ne propose à aucun moment, de faire un don. Alors qu'un récent classement affirme qu'il gagne, quelque chose comme 7 millions d'euros, par an !

Dans le train du retour, Martin Hirsch repart à la charge, en se demandant à haute voix pourquoi les riches en France donnent si peu aux Associations caritatives. Réponse sidérante du grand patron du CAC40 :

« Cher ami, c'est parce les biens que les riches convoitent coûtent cher, et augmentent encore plus vite que leur salaire: les ventes à Drouot (lui dit-il), les montres de collection, l'immobilier. Les biens qui intéressent les gens fortunés connaissent, vous savez, une forte inflation! »

Martin Hirsch s'étouffe. Par la suite, toutes ses sollicitations, auprès de ce grand patron (notamment après l'instauration du bouclier fiscal), pour financer de "grandes causes" resteront lettre-morte. Pour l'ancien patron d'Emmaüs, cette anecdote confirme 2 choses: d'abord, il existe bien une spécificité française: les riches Français donnent moins que les pauvres Français ! Et les statistiques confirment ce qu'il a pu constaté, lui, sur le terrain: il arrive, dans les Associations, toujours plus de petits chèques de petites gens que de gros chèques de gros donateurs ! L'autre conclusion que tire Martin Hirsch de cet aller-retour Paris-St Etienne, c'est que la question des grosses rémunérations, en France, n'est pas qu'anecdotique. Ce n'est pas qu'une série de scandales isolés ; l'addition de cas particuliers. La répartition de la richesse, en France, est un problème, écrit-il: ces 20 dernières années, 10% des Français les plus riches se sont accaparés les 3 quarts des richesses produites: il faut remédier à ça. Pour définitivement marquer les esprits, Hirsch rappelle que le milliard d'euros que BNP-Paribas verse, cette année, à ses traders, c'est quasiment le coût de son RSA !


Illustration : Lavasa City

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